Il est culte, ce livre du zéro déchet. Que dis-je, un livre… Une petite bible du padawan écolo. De l’inspiration pour des années, des idées durables en pagaille, sous-tendus par cette idée maîtresse : la force du “Non”, savoir refuser fermement le superflu, pour tarir la source des déchets. Béa johnson est blogueuse, conférencière et française expatriée en Californie depuis 1992. En sous-titre de son livre, elle annonce fièrement : comment j’ai réalisé 40 % d’économie en réduisant mes déchets à moins de 1 litre par an. Un litre par an pour un foyer de 4 personnes, dont deux adolescents, c’est impressionnant. Surtout si l’on compare aux 773 kilos produits par un Américain lambda, le genre de personne dont elle et sa famille faisaient partie avant leur conversion. C’est en cherchant à acheter une maison que le déclic est survenu. La famille a dû vivre en appartement durant le processus d’achat et mettre 80 % de ses affaires en garde-meubles. Ils se sont aperçus alors qu’ils ne manquaient de rien et que leur vie était plus belle et légère. La chasse au superflu était lancée. Chaque pièce de la maison, chaque objet a été passé au crible du zéro déchet. Cosmétiques fait maison, vêtements de seconde main, loisirs : la famille est allée jusqu’au bout du concept. On peut avaler de travers devant la radicalité de certaines solutions : se rendre chez le boulanger muni d’une taie d’oreiller pour le pain, c’est ardu (J’aurais l’air zinzin !). Mais en même temps, on prend conscience de l’importance vaguement névrotique que l’on peut attacher au regard des autres. Béa Johnson, parce qu’elle bouscule notre confort, peut agacer, voire prêter à sourire. On remarque quelques contradictions comme ses nombreux voyages aériens pour ses conférences à travers le monde. Mais on ne peut s’empêcher de se dire : “Elle l’a fait ! ”
Coudre facilement des produits durables, utiles et personnalisés à partir de textiles de récup’, c’est maintenant possible, même quand on n’est pas un as de la couture. Camille Binet-Dezert est professeur de lettres et blogueuse passionnée de couture. Ce livre, vous explique étape par étape comment fabriquer des objets simples et lavables pour faire la nique au jetable : des tutos de mouchoirs, lingettes, sacs et pochettes en tous genres, serviettes hygiéniques, couches et bien d’autres. En tout, 28 belles idées inspirantes illustrées de photos que vous pourrez varier à l’infini, comme cette jolie bourse en plusieurs tailles pour ranger ses affaires de toilettes ou son petit savon d’Alep maison. Un chapitre est consacré au passionnant domaine des teintures végétales et à la fin est fournie une liste de bonnes adresses pour se fournir en tissus recyclés. À noter, pour un certain nombre d’articles à confectionner, il est préférable d’avoir une machine à coudre. Il est aussi regrettable, pour ceux qui n’ont pas de smartphone, que les patrons soient uniquement disponibles en téléchargement par QR code. Oui, vous savez le smartphone, le produit le moins zéro déchet de la planète. Malheureusement elle n’est pas la seule, parmi les auteurs sur le thème du zéro déchet, à encourager la consommation de ce produit qui cause infiniment plus de dommages que les dérisoires avantages qu’il procure. Bref. Ce livre n’en est pas moins ludique, joli et accessible à tous. Avec trois fois rien et les conseils avisés de Camille Binet-Dezert, vous avez là de quoi gagner en autonomie et limiter vos achats de produits industriels sur-emballés.

Bonjour
et merci pour ce blog / article bien clairvoyant.
Comme tu le mentionnes, on peut souvent tiquer à la lecture du livre Béa Johnson. J’ai adoré le passage où elle conseille de faire des cadeaux immatériels comme…offrir un saut en parachute.
Ou alors quand elle offre les pluches récoltées dans le sèche-linge aux oiseaux pour faire leur nid…
Mais bon, elle a le mérite de propager la « bonne parole ».
Bonne continuation