Les Alternatives à l’Eau en Bouteille Plastique

2 Mar 2021 | 1 commentaire

Comment et par quoi remplacer les bouteilles en plastique à usage unique ? On fait le le point sur les différentes alternatives zéro déchet. Bouteilles réutilisables en terre cuite, gourdes en inox, en verre ou même biodégradable… Tout, mais sans plastique.

Pourquoi supprimer les bouteilles plastique ?

Une pollution environnementale

La bouteille en plastique est un danger pour les sols et l’eau. D’abord, parce que c’est un produit à usage unique. Ensuite, parce que sa production a un fort impact écologique : il faut 100 ml de pétrole brut, 80 de charbon, 42 de gaz et 2 litres d’eau pour fabriquer une seule bouteille, qui finit en grande majorité dans la nature. À partir de là, sa dégradation prendra 450 ans (au mieux, si le plastique est constamment exposé au soleil) . Après cela, elle perdurera encore quelques siècles sous forme de micro plastiques. On retrouve d’ailleurs ces micro-plastiques dans l’eau embouteillée, et même deux fois plus que dans l’eau du robinet.

Quid des bouteilles consignées ?

Le verre, c’est bien, le réutiliser, il n’y a rien de mieux pour éviter une pollution à grande échelle. La consigne du verre fonctionnait parfaitement bien dans des conditions de production locales jusque dans les années 80. Les fabricants d’eaux embouteillées se sont peu à peu éloignés des lieux de production, ont accéléré les cadences de fabrication, élargi leurs sphères de distribution et multiplié les transports. La consigne n’entrait plus dans cette stratégie, d’autant que la bouteille jetable permet aux multinationales de se dégager de la responsabilité du traitement des déchets sur les collectivités. Seules pour l’instant, les Biocoop proposent de l’eau en bouteille de verre consignée.

L’arnaque de l’eau en bouteille

En France, il se vend 175 bouteilles d’eau en une seconde, environ 1000 bouteilles vendues le temps de lire cette phrase ! La France fait partie des 5 plus gros consommateurs du monde. Mais pourquoi donc ? Les Français sont-ils des assoiffés, fans de plastique ? Pas du tout, mais ils sont plus formatés. En effet, la France est le 3e pays producteur mondial d’eau en bouteille, grâce à ses nombreuses sources. Pour une question de rentabilité, les Français ont subi depuis de nombreuses années une forte pression publicitaire qui les a habilement conduits à se méfier de l’eau du robinet. Pourtant, est-ce bien raisonnable de payer l’eau en bouteille 200 à 300 fois plus chère que l’eau du robinet ?

Sur le secteur, trois géants, les groupes Nestlé, Neptune et Danone, se partagent goulument près de 80 % du marché français. Marché axé principalement sur l’exportation (la France est le premier exportateur mondial). Savez-vous qu’une bouteille en plastique effectue en moyenne 300 km de sa mise en bouteille à celle au rebut ? Est-ce bien rationnel de transporter de l’eau en bouteille à travers le monde ? (sans parler de son état de conservation après le transport et le stockage) .

Une ressource vitale pillée

Allons un peu plus loin. À qui appartient l’eau ? N’est-elle pas comme l’air et le soleil un droit universel, un besoin fondamental qui ne peut être soumis à une loi marchande ? Soyons lucides : les multinationales susnommées se sont tout simplement approprié un bien commun. Où qu’ils soient dans le monde, ces grands groupes industriels épuisent les nappes phréatiques et toutes les ressources aquifères, polluent le territoire, privent les populations locales d’un bien gratuit pour l’exporter à l’autre bout du monde. Les pouvoirs publics, normalement garants des intérêts généraux, ne sont-ils donc pas à même de garantir cette appartenance collective ? Ca interroge, non ?

Comment éliminer les bouteilles en plastique ?

On a vu la question environnementale et éthique. Pourquoi acheter fort cher, transporter et stocker des litres de bouteilles en plastique ? Finalement, peut-on boire l’eau du robinet ?

Boire l’eau du robinet

La logique et l’intérêt général commanderaient que nous nous désaltérions au robinet. Mais cette eau est-elle pure ? On peut considérer qu’elle est mieux que potable, sans être pure. Sa qualité bactériologique et chimique est drastiquement surveillée par les autorités sanitaires. Le prix à payer est le chlore ajouté. Tel qu’en lui-même, le chlore est volatile : on peut laisser l’eau se ventiler quelques heures à l’air libre avant de la boire. Le problème avec le chlore pourrait être son éventuelle combinaison avec les substances organiques voyageant dans les canalisations, qui forment des sous-produits de chloration, les trihalométhanes, à risque cancérogènes.

Au niveau de sa composition, l’eau du robinet contient, comme l’eau minérale des sels de calcium et de magnésium, ce qui, le cas échéant, la rend calcaire, mais ne nuit pas à la santé. Moins qu’une eau trop douce et donc acide qui peut corroder les canalisations et se charger en métaux lourds à leur contact.

La cause majeure de la pollution de l’eau, ce sont les résidus de nitrates, pesticides, et même herbicides (pourtant interdits depuis des années, mais toujours présents dans les nappes phréatiques). Selon les Agences Régionales de Santé, la concentration est dite conforme aux normes vis-à-vis des nitrates avec un taux inférieur ou égal à 50 mg/L et vis-à-vis des pesticides pour 91,9 % de la population (quid des 8,1 % restants ?) . Questions : sur quoi se basent ces normes, sont-elles revues à la hausse selon les besoins ? Quel est l’effet cocktail de ces substances, auxquelles on peut ajouter les résidus médicamenteux et la présence de tritium (rejets de réacteurs nucléaires) ?

Purifier l’eau à la source

On peut trouver des solutions pour améliorer la qualité de l’eau à la sortie du robinet en la filtrant. il existe de nombreuses méthodes, de la carafe filtrante à l’osmoseur inverse, en passant les perles de céramique, le binchotan ou les fontaines filtrantes. Mais une vraie amélioration profonde et durable doit venir de l’eau à la source, c’est le cas de le dire.

La concentration de nitrates dans les eaux est issue aux 2/3 de l’agriculture intensive et pour le 1⁄3 restant des collectivités locales et de l’industrie. Quant aux pesticides, les pratiques agricoles sont massivement responsables.

Le constat est clair (comme de l’eau de roche) : une pratique agricole plus respectueuse de la terre et moins court-termiste nous fournirait à nouveau une eau de qualité. Le problème est que l’agriculture intensive dispose d’un total soutien politique et économique.

La pression doit donc s’exercer en tant que consommateur par des choix de consommation et en tant que citoyen par des exigences fortes.

Les alternatives aux bouteilles d’eau

Que faire dans l’attente qu’il se passe quelque chose au niveau sociétal ? Là, tout de suite, on peut facilement substituer la bouteille en plastique à une bouteille de qualité durable. Il suffit de réutiliser une bouteille en verre au lieu de la jeter. Si vous n’en avez pas, vous avez la possibilité d’acheter une gourde : le choix en la matière est devenu très (trop, comme toujours) important.

La gourde en inox

En inox, la gourde est légère et se transporte facilement sans altérer le goût de l’eau. À savoir, la fabrication de l’inox est coûteuse écologiquement (extraction des minerais pour la fabrication, transport car elles sont presque toutes fabriquées en Asie). Pour limiter l’impact, il est bien sûr mieux de ne pas multiplier les achats. Ici, une gourde 100 % française.

La bouteille en verre

Économique et recyclable à l’infini, c’est aussi un bon choix. Si vous la voulez transportable, choisissez du verre de borosilicate (un genre de Pyrex) plus léger et plus résistant aux chocs, y compris thermiques. On peut en trouver entourées de liège pour une conception antidérapante, isotherme et encore plus résistante.

 

La bouteille en terre cuite

Rare, la bouteille en argile est une solution traditionnelle et écologique, appréciée pour sa capacité naturelle à maintenir une eau bien fraîche, au PH équilibré. Pour la maison, un pichet en terre est idéal.

La gourde en plastique sans BPA

D’accord, ces bouteilles en plastique ne contiennent pas de BPA, les fameux perturbateurs endocriniens. Mais elles restent en plastique, c’est-à-dire issues du pétrole. Elles sont non ou peu recyclables et peu durables dans le temps. Leur production est gourmande en énergie et source de pollution. De plus, s’il n’y a pas de BPA, est-on sûr que leur composition est saine ? Non. L’ avantage ? C’est une gourde pas chère et légère.

La bouteille biodégradable

Des bouteilles en matière végétale ont récemment vu le jour : à base de fibres de lin, de sucre de canne, constituées d’agar-agar ou sous forme de goutte d’eau enfermée dans une base de gélatine et d’algue, elles sont pour l’instant anecdotiques et peu commercialisées.

 

Le saviez-vous ?

Le rein a la capacité de filtrer environ 1 litre d’eau à l’heure. Dès qu’on dépasse cette quantité (voire au-delà de 3 litres pour les personnes âgées) on s’expose à un risque qui peut être létal. Dans une moindre mesure, boire beaucoup accélère l’évacuation des vitamines et minéraux contenus dans le corps.

Manger des aliments crus riches en eau hydrate plus sainement et plus durablement que boire de l’eau. Étant piégée par d’autres molécules, l’eau pénètre plus volontiers dans les cellules.

Plus d’infos sur la qualité de l’eau de votre région en France.

Boycotter l’eau en bouteille et le plastique qui va avec, pourquoi au fait ? Et quoi utiliser à la place ? Une jolie gourde ! Toutes les infos ici.

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1 Commentaire

  1. Clara

    Attention le borosilicate n’est pas recyclable !

    Réponse

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