Les avantages du rasoir de sécurité
Les rasoirs jetables s’empilent dans la nature depuis maintenant une cinquantaine d’années et l’on sait qu’on est arrivé à un point de non-retour car leur dégradation prendra plusieurs siècles. L’ultime solution est basique : pas acheté, ce type de produit ne sera pas produit ! Le rasoir mécanique s’inscrit dans une démarche zéro déchet. Niveau efficacité, le rasage classique a fait ses preuves depuis de longues années. Rasoir éternel que l’on a plaisir à prendre en main, voici ce que le rasoir double edge a encore à vous offrir :
- il est précis et sûr ;
- il n’irrite pas les peaux sensibles ;
- il est sécurisé pour empêcher une coupure profonde ;
- il est fabriqué à base de matériaux nobles, sans plastique : rasoir en bois fait main, tête en acier inoxydable ;
- il est économique : il n’y a que les lames à changer et c’est très facile à faire ;
- il est facile de trouver des lames, qui sont universelles ;
- il s’utilise autant sur le menton que sur les jambes ou les aisselles ;
- on en trouve à prix très raisonnable et cela représente un investissement sur le long terme ;
- les rasoirs français sont nombreux, ce qui permet de consommer national, voire local.
Choisir son rasoir de sécurité
Les rasoirs de sûreté offrent des variations dans leur conception : d’abord le nombre de parties (de une à quatre) qui constituent le rasoir diffèrent selon les modèles. Ensuite, le type de tête change en fonction du modèle : droite, peigne, réglable ou vrillée. Enfin la longueur du manche est variable. De quoi s’embrouiller, mais aussi ajuster vos paramètres pour acheter le meilleur rasoir de sécurité pour vous.
Commençons par le nombre de parties, tout simplement corrélé au chargement des lames et à l’entretien.
Le rasoir papillon
C’est un accessoire monobloc. Pour loger la lame, la tête s’ouvre par le milieu quand vous tournez la base du manche. Le chargement de lame est sécurisé, le nettoyage simplifié, mais des interstices risquent de rester inaccessibles et les charnières peuvent se bloquer avec le temps. Le rasage est un peu moins précis, car la lame est moins serrée.
Le rasoir 3 pièces
La tête du rasoir trois pièces est en deux éléments : la plaque où se glissent la lame et le capot. Le manche forme le troisième élément. Le tout est relié par vissage du manche. C’est le modèle le plus courant et le plus facile à entretenir.
Le rasoir 2 pièces
Le manche du rasoir est solidaire de la plaque. Pour changer les lames du rasoir deux pièces, on dévisse le capot grâce à une molette à la base du manche, ce qui sécurise la manipulation.
Le rasoir 4 pièces
Le rasoir en quatre parties est semblable au 3 pièces, sauf que son manche se démonte en deux parties pour un encombrement minimum, pratique en déplacement.
Le manche
Lorsqu’on parle d’un rasoir en bois, en bakélite, en métal ou en corne, c’est de la matière du manche qu’il s’agit. A choisir au feeling. Par contre, la longueur du manche concerne votre prise en main. L’objectif est de laisser le poids de la tête faire le travail sans que vous ayez à exercer de pression. Pour adapter votre rasoir, choisissez un manche long ou court. L’écart de longueur est d’environ 2 cm.
Un rasoir à manche court vous convient si vous le tenez près de la tête, avec le bout des doigts.
Un rasoir à manche long est plus adapté si vous le saisissez à pleine main.
La tête du rasoir
La forme de la tête est axée sur l’angle d’attaque de la lame.
Les rasoirs de sécurité à tête droite ou à peigne fermé ont un capot droit qui exerce une pression également répartie sur la peau. Le rasoir à peigne fermé est le plus courant car il s’adapte à tous et en particulier aux débutants. Il convient aux rasages quotidiens ou tous les deux jours.
Les rasoirs de sécurité à peigne ouverts ont un capot à dents qui rapprochent la peau du contact de la lame. Cette conception plus agressive est idéale sur une barbe drue ou pour les rasages ponctuels. Elle est plutôt déconseillée aux peaux sensibles et aux débutants.
Les rasoirs de sécurité à tête réglable sont moins fréquents. Les têtes ajustables sont munies d’une molette pour varier l’angle entre la lame et la peau. Cet angle est défini par un écart (le gap) de 1 à 6 entre la lame et le peigne (6 est le plus agressif). Ces modèles sont à réserver aux connaisseurs.
Les rasoirs de sécurité à tête vrillée s’adressent aux barbes les plus fournies et dures, car la torsion de la tête permet un angle d’attaque à l’agressivité maximum.
L’utilisation du rasoir de sûreté
On a vu que choisir un rasoir de sécurité demande de l’adapter à votre poil et à votre pratique. C’est un choix à faire posément. S’en servir se fait également posément.
Le rasage à l’ancienne
Le rasage au double edge demande un peu de technique, mais c’est surtout au coup de patte de l’habitude (qui vient vite, rassurez-vous !) que tient tout l’art d’un bon rasage au rasoir de sûreté. Voici quelques conseils :
- Avant de vous raser, nettoyez la peau à l’eau chaude pour ouvrir les pores. La meilleure condition est de se raser au sortir de la douche ou de poser une serviette chaude pendant une minute sur la zone à raser.
- Utilisez un savon de rasage pour créer une mousse onctueuse. Si vous utilisez un blaireau, déposez une noisette de savon dans un bol et faites monter la mousse en touillant jusqu’à former une belle chantilly. Vous pouvez aussi obtenir une mousse généreuse avec la main directement sur la zone à raser. Cette étape rend le poil plus accessible et plus souple et l’onctuosité du savon rend le passage de la lame plus confortable ;
- passez la lame sous l’eau chaude avant de commencer et rincez à chaque passage pour dégager la lame de la mousse et des poils ;
- un premier passage se fait dans le sens du poil. C’est le rasage léger non-agressif qui convient pour faire vos premières armes en douceur. Tenez le rasoir à un angle de 30° par rapport à la peau. Si l’angle est trop aigu, la coupe ne sera pas assez rase. Si l’angle est trop ouvert, votre peau, plus exposée, risque des entailles ;
- un second passage se fait de droite à gauche (ou de gauche à droite selon vos convictions !) . Ayez la main légère, faites confiance au poids de la tête du rasoir pour laisser glisser la lame sans coupures. Passez en traits courts et lisses : un rasoir de sûreté n’a pas de tête pivotante comme les rasoirs jetables. Prenez votre temps pour réaliser ce passage qui s’affine avec de l’expérience ;
- un troisième passage, pour fignoler si nécessaire, glisse à rebours de la pousse du poil. Il demande un certain doigté, d’autant qu’alors la peau est sensibilisée ;
- les parties dures comme la mâchoire, les genoux ou les chevilles demandent attention et délicatesse. Pour les zones où la peau est plus fine comme la gorge, l’arrière des genoux, l’entrejambe, tendez la peau pour faciliter le passage du rasoir. Évitez les éventuels boutons, grains de beauté et autres irrégularités de la peau, en partant du bord de la zone vers l’extérieur.
- Rasage terminé ? Parachevez votre œuvre en appliquant de l’eau fraîche pour refermer les pores et prévenir une irritation.
- Séchez la peau en tapotant avec une serviette. Appliquez, si vous le souhaitez, une crème apaisante.
Changer la lame du rasoir
La fréquence du changement de lame dépend de votre usage. Pour vous donner une idée, elle se fait tous les 5 rasages en moyenne. Vous sentirez l’usure si la lame accroche sur la peau. Les lames sont standards et peuvent s’acheter à moindre coût dans tout magasin. Il y en a de divers tranchant et qualité à adapter à votre type de poil. Idée : testez un assortiment de lames pour trouver vos meilleures lames de rasoir. À noter : le multilames est peu recommandé car il multiplie d’autant le risque de coupures et de poils incarnés. Astuce : avant de les recycler, stockez vos lames émoussées en toute sécurité dans un bocal ou une canette.
Le nettoyage d’un rasoir de sûreté
L’opération rasage fut rondement menée, vient le moment du nettoyage de votre outil. En prendre soin, c’est lui garantir une efficacité durable :
- Otez la lame pour la rincer. Posez-la sur une pièce de tissu pour qu’elle sèche. Cette étape évitera à la lame de rouiller (le rasoir, lui, ne craint pas la rouille). À ce stade, la lame de rasoir peut être affûtée sur du tissu épais. Astuce : frottez-la une vingtaine de fois sur votre jean à un angle de plus ou moins 30°.
- Passez le rasoir sous le robinet et secouez-le. Démontez les pièces détachables, si vous ne comptez pas vous en servir le lendemain. Passez-les sous l’eau chaude avec un peu de savon. Insistez sur les recoins pour déloger les résidus. Rincez et séchez en tamponnant la tête du rasoir sur une serviette.
- Rangez-le dans un endroit sec, toujours pour préserver la lame. Si vous utilisez votre rasoir quotidiennement, vous pouvez plonger sa tête dans un petit récipient d’huile végétale.
Bon à savoir
- Vous êtes rasé de près, plus un poil qui dépasse ? Sachez que vous venez d’effectuer une pogonotomie (un rasage) du grec pogos, « barbe » et temno, « couper » .
- Le premier rasoir de sûreté date de 1762 et c’est Jean Jacques Perret, un français s’il vous plait, qui a inventé ce qu’il a appelé le rasoir à rabot.
- Vous comptez peut-être acquérir un blaireau pour accompagner votre rasoir. Sachez que les poils de blaireau (dits européens ou caucasiens) proviennent majoritairement de Chine. Voici une vidéo montrant la manière effroyable dont ces animaux d’élevage sont dépecés, vivants. Si cela vous pose un souci éthique, des brosses synthétiques d’une excellente qualité ont été mises au point par quelques fabricants traditionnels. Pour vous en convaincre, rendez vous sur ce test effectué par un utilisateur indépendant.
- Sinon, vous pouvez tout simplement choisir un pain de rasage solide, qui s’utilise sans blaireau.

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