Terminé le coton-tige jetable en plastique si polluant, interdit à la vente depuis 2020. Les alternatives pour se nettoyer les oreilles sont nombreuses, avec des produits plus ou moins efficaces, plus ou moins durables, écolos et bios. Quel accessoire d’hygiène choisir parmi les offres du marché ? Cotons-tige recyclable en carton, bâtonnet réutilisable, cure-oreilles en inox, oriculi, spray à l’eau de mer : on fait le tour des ustensiles dédiés au soin des oreilles.
Pourquoi supprimer le coton-tige plastique
Entré dans les mœurs au XXe siècle, le coton-tige si anodin, presque rigolo, est le triste symbole d’une époque incohérente et inconséquente. Objet éphémère, quelques secondes entre nos mains, sa production est vertigineuse : 1,5 milliards chaque jour, 800 unités vendues chaque seconde par la marque leader Q-tips. Non recyclable, il se promène au milieu de ses congénères plastifiés dans les décharges, les cours d’eau et dans l’estomac des animaux marins. Cette pollution généralisée, on ne peut plus faire comme si on l’ignorait. Pas vrai ? Participer à la restauration du milieu aquatique en s’orientant vers une alternative au plastique, c’est un beau projet. Voyons tout de suite ce dont nous disposons comme accessoires hygiéniques et ce que ça vaut.

Le spray à l’eau de mer
Conditionné dans un flacon-pompe jetable, encombrant, cher, le spray nettoyant est de surcroît déconseillé par les ORL. Il est susceptible de dissoudre excessivement le cérumen et peut provoquer une macération d’impuretés au fond de l’oreille. Il est utile à la rigueur pour ramollir un bouchon de cérumen.
La bougie d’oreille
On insère la bougie allumée dans l’orifice auriculaire et on patiente, couché sur le côté. Creuse, elle est censée aspirer le cérumen par un effet de fumigation en le déposant sur ses parois. Ça a l’air sympa et zen. Las, il suffit de faire le test dans un récipient qui n’est pas l’oreille pour trouver les mêmes résidus, qui sont en fait ceux de la bougie. Le système comporte en outre un certain risque de coulée inopinée de cire chaude dans l’oreille.

L’oriculi en Bambou
Originaire du Japon, cet objet au nom évocateur est une tige en bambou à l’extrémité recourbée. Le récurage des oreilles, le mimikaki (mimi : oreille et kaki : nettoyage) est un rituel japonais pratiqué en institut. L’oriculi est un instrument stylé, durable et hygiénique. Pour beaucoup d’occidentaux, son utilisation s’avère peu concluante. C’est peut-être parce qu’il est surtout adapté au cérumen sec et friable des Asiatiques, spécificité liée au gène ABCC11, tandis que chez les Européens et les Africains, la cire humaine est plus grasse et humide.
Le coton-tige recyclable
Hormis le nettoyage des oreilles, le bâtonnet ouaté jouit d’un usage domestique assez large, comme retoucher le maquillage, appliquer un traitement sur un aphte ou nettoyer des petites pièces électroniques, par exemple. Les tiges en plastique sont maintenant remplacées par des bâtonnets ouatés en papier, en bambou ou autres composants plus ou moins biodégradables. Cela reste malgré tout un objet à usage unique qui suit un processus peu écologique avec un stockage et un transport important. Revenons au bambou présenté comme une panacée : le bambou n’est pas vraiment compostable car réputé imputrescible, ensuite il est importé d’Asie, donc bonjour l’impact écologique.
Le coton-tige réutilisable
Un seul coton-tige lavable évite l’usage de milliers de coton-tiges. La jeune marque suédoise Lastswab a par exemple conçu un petit accessoire avec un embout de silicone, qui se décline en version cure-oreille ou accessoire de beauté. Le silicone, mieux que le plastique, est une matière stable dans le temps, mais ni recyclable, ni biodégradable. Dommage aussi que tous les coton-tiges en silicone sans exception soient fabriqués en Chine. Méfiez-vous des contrefaçons (embouts qui restent coincés dans l’oreille) et des gadgets polluants et futiles : aspirateurs à piles, produits à embouts jetables, etc.
Le cure-oreille
La curette auriculaire est munie d’un embout en forme de boucle ou de spatule. On évite de préférence les instruments à usage unique en plastique, qui nous ramènent. Préférez une tige en inox médical pour une hygiène assurée et une bonne durabilité. Dans cette gamme, l’escurette est une petite invention 100 % française. L’outil possède un manche en bois de charme brut certifié sans traitement chimique. Un bouchon du même bois ferme le tout. L’escurette peut être utilisée sans risque par les enfants.

L’auriculaire
Conseillé massivement par les ORL , le petit doigt est gratuit, se garde à vie et en plus, il y en a un de rechange ! C’est un modèle unique et sur-mesure. Procédez avec délicatesse si vous avez des ongles longs. On peut l’accompagner d’une lingette lavable. Cette dernière, légèrement humide, est parfaite pour les oreilles de bébé.
L’art de se nettoyer les oreilles
Quel que soit votre outil de nettoyage, êtes-vous de ceux qui le tortillent dans le conduit auditif pour en extraire le cérumen ? Les ORL le clament depuis longtemps, ce geste tasse le cérumen au fond de l’oreille et cause bouchons et infections. Ça vous rentre par une oreille et ça sort par l’autre ? Pourtant, la cire d’oreille, mixture stérile, joue un rôle lubrifiant, assainissant, antibactérien, antifongique et protecteur pour nos esgourdes. A elle toute seule elle assure l’hygiène du conduit auriculaire en piégeant les germes et en les expulsant gentiment vers la sortie, aidée en cela par les mouvements de votre mâchoire. Le nettoyage des portugaises, auquel nous procédons avec nos petites mains, relève donc plus de l’esthétique que de l’hygiène.
Comment procéder au nettoyage auriculaire ?
Mettez votre auriculaire, ce bien nommé, dans l’oreille : votre petit doigt vous dit jusqu’où vous pouvez aller, quel que soit l’instrument utilisé. On s’occupe donc essentiellement du pavillon et de l’entrée du conduit où se recueille le cérumen excédentaire avec ses impuretés.
L’idéal est de procéder après la douche. Avec douceur, par des mouvements de l’intérieur vers l’extérieur, glissez votre doigt ou tout autre ustensile dans la conque (le creux à la naissance du conduit) et longez les sillons jusqu’au pourtour de l’oreille. Essuyez l’entrée du conduit auditif avec un tissu sec. Lavez et séchez bien votre accessoire. Vous pouvez maintenant dormir sur vos deux oreilles bien propres.
À quelle fréquence se nettoyer les oreilles ?
Un nettoyage excessif et trop profond a tendance à dérégler les glandes qui produisent le cérumen. Plus on en extrait, plus la sécrétion augmente, avec à terme des risques de surinfection. Le nettoyage des oreilles se fait au maximum tous les 15 jours.
Dans le même ordre d’idée, le rasoir jetable est aussi un problème écologique. Savez-vous que le rasoir de sûreté est aujourd’hui un bel objet plébiscité par tous ses utilisateurs et utilisatrices ?
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